L'art de guérir avec les médecines complémentaires

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Elya
Hasson

L’exercice de la médiumnité remonte à la nuit des temps, et toutes les cultures y ont eu recours : on en trouve une trace dans la mythologie, mais aussi dans l’histoire avec des personnes qui ont marqué la destinée de leur pays comme Jeanne d’Arc. C’est au XIXe siècle qu’Allan Kardec codifia le spiritisme. Actuellement, de nombreux médecins s’intéressent à la médiumnité et ouvrent des pistes d’études documentées et sérieuses. Aux États-Unis, certains organismes commencent même à proposer des certifications. Mais un médium n’est pas un faiseur de prodiges, et scientifiquement, l’efficacité de cette pratique n’est pas prouvée.

Définition

La médiumnité se définit comme une sensibilité particulière donnant à certaines personnes la capacité de communiquer d’une façon non perceptible, par les cinq sens généralement reconnus, avec les esprits et les forces de l’univers – anges, esprits de la nature, défunts, etc. C’est une aptitude personnelle qui ne se transmet pas. Elle permet d’obtenir des informations de tous types par un accès particulier à une «banque de données» universelle.

Expérience de l’auteure

J’ai dû consulter, au bas mot, une centaine de médiums, et ce, dès l’âge de onze ans, suivant la tradition familiale, puisque ma mère et ma tante allaient en consulter – et surtout pour satisfaire ma curiosité. Dans la mesure où je me sentais bloquée au début de mon adolescence, je crois que j’avais très envie qu’on me promette un futur plus positif.

J’étais alors très influencée par ce que les médiums pouvaient me dire, avec le risque de céder à la «pensée magique », à savoir un raisonnement selon lequel on interprète un événement comme étant la cause d’un autre sans qu’il n’existe de lien rationnel de causalité. Ainsi, lorsque deux événements se produisent, nous imaginons que l’un a causé l’autre sans que rien ne puisse le prouver.

J’en avais bien conscience, malgré mon jeune âge, et pour contrebalancer ce risque, j’ai décidé de multiplier les séances : je suis allée en moyenne consulter deux ou trois médiums par an pendant trente ans. Mon désir de m’y rendre a évolué au cours de cette période: je n’y allais plus pour que l’on me prédise l’avenir, mais pour comprendre comment des informations extrêmement pertinentes pouvaient côtoyer des choses absurdes ou des éléments très banals, valables pour tous. Je suis ainsi devenue une exploratrice puis une experte de cet univers particulier : au fur et à mesure de mes rencontres avec des médiums, j’ai fini par m’apercevoir que plusieurs modes de fonctionnement existaient, et j’en voyais les trucs et astuces (par exemple laisser parler le ou la patient·e, et ensuite extrapoler à partir de ces prémices).

La plupart du temps, les voyant·e·s répètent des banalités en reformulant ce qu’on vient de leur dire, et réussissent à lire dans notre esprit plus par télépathie que par des connexions extérieures. Mais certain·e·s ont un véritable don. Je suis persuadée que certaines personnes entendent des sons et d’autres les voix intérieures: la science nous donnera raison dans quelques décennies sur ces principes de télépathie. À partir de mes quarante ans, j’ai continué à voir des médiums, mais de façon beaucoup plus occasionnelle, car ce qui est intéressant, c’est qu’ils sont les miroirs de nos futurs possibles, de nos croyances au moment où on les consulte (ce qui permet aussi de savoir dans quel état d’esprit nous nous trouvons).

Plus généralement, je pense que j’étais particulièrement intéressée par ce domaine ésotérique, d’une part parce qu’en France, c’est celui qui est le plus développé, alors qu’en Asie ou aux États-Unis, beaucoup d’autres formes sont accessibles; d’autre part, parce que les médiums, en fin de consultation, me disaient que j’avais moi- même ce don. Selon moi, il tient surtout de ma confiance en mon intuition, née d’une observation et d’une écoute des signaux, verbaux ou physiques, émis par les autres.

Tous les voyant·e·s et les astrologues que j’ai consulté·e·s m’ont prédit les mêmes grandes lignes de vie. Pourtant, aucun d’entre eux ne m’a révélé certaines étapes majeures qui se sont produites dans ma vie, Tous ont cependant révélé des bribes et des trajectoires exactes. Pensée magique ou lecture de mon livre de vie, qui a la réponse? La clé réside dans l’interprétation et la perception, et le champ est infini.